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La Région Nouvelle-Aquitaine participe à l’assemblée générale des régions atlantiques à Sines

A l’issue de deux jours de débats au Portugal, les membres de la Commission Arc Atlantique (CAA) de la Conférence des Régions Périphériques Maritimes (CRPM) ont adopté une déclaration politique.

Mathieu Bergé, Conseiller régional délégué à la coopération territoriale européenne, à l'Eurorégion, aux ports et aéroports, représentait la Nouvelle-Aquitaine et a pris part aux échanges. Trois sessions étaient organisées sur les sujets suivants: l'établissement d'une stratégie macro-régionale de l'UE pour l'Atlantique ; la décarbonation de la flotte atlantique ; et une vallée de l'innovation atlantique. 

A propos de la macro-région atlantique, la Commissaire européenne à la cohésion et aux réformes, Elisa Ferreira, a insisté sur trois facteurs de succès essentiels dans son message vidéo : la valeur ajoutée d’un tel dispositif vis-à-vis de l’actuelle Stratégie maritime atlantique ; la nécessité pour la future macrorégion de conserver les forces de l’actuelle stratégie, notamment en termes de structures de coordination ; la mise en place d’une feuille de route convaincante, avec une appropriation du projet dans tous les pays concernés et à tous les niveaux. L’intérêt au niveau régional est clair mais le soutien explicite des Etats membres, indispensable, n’est pas acquis. 

Lors de sa prise de parole, Mathieu Bergé a souligné que la gouvernance multiniveau de la stratégie actuelle n’était pas satisfaisante et qu’un cadre macrorégional serait plus favorable à la coopération. Selon lui, il s’agit d’enrichir la stratégie maritime en y intégrant l’hinterland, tout en reconfigurant priorités et piliers thématiques. Du point de vue de la gouvernance, Mathieu Bergé juge que le modèle de la macrorégion alpine est le plus intéressant. Enfin, il souhaite que l’objectif de gouvernance des programmes de coopération territoriale (Interreg) post 2027 soit activé et renforcé.

Concernant la décarbonation de la flotte, l’eurodéputé portugais Joao Pimenta Lopes (The Left), rapporteur fictif sur une stratégie portuaire européenne globale, a mis l’accent sur la nécessité d’une meilleure coopération intersectorielle entre les ports, qui accueillent les opérations de pêche, de commerce, de construction navale, et de développement technologique. 

En Nouvelle-Aquitaine, Mathieu Bergé a pointé le défi que représentait la décarbonation de la flottille régionale de pêche, vieillissante et à 95% artisanale. Il a regretté que le Fonds européen pour les affaires maritimes, la pêche et l’aquaculture (FEAMPA) ne permette pas de décarboner ces navires, en raison de difficultés d’adaptation des technologies aux anciens bateaux et à l’interdiction d’investir dans de nouveaux. En réaction, Joao Pimenta Lopes a reconnu une certaine déconnexion du FEAMPA avec la réalité, qui empêche la modernisation des petites flottes alors qu’elles auraient besoin d’un cofinancement plus élevé et de versements anticipés pour leur trésorerie. L’eurodéputé reconnaît qu’effort de pêche et puissance du moteur sont souvent confondus. Il a conclu en indiquant qu’il continuerait à se battre pour des conditions plus favorables pour la petite pêche et pour des secteurs clés comme la construction navale. 

Pour ce qui est des vallées de l’innovation, Jekaterina Novikova, Cheffe d’unité adjointe Innovation et accès aux financements, à la DG Recherche & Innovation, a indiqué l’extrême satisfaction de la Commission européenne vis-à-vis de l’intérêt suscité par cette initiative. Plus de 100 régions ont manifesté leur souhait de travailler ensemble sur la base de leur stratégie de spécialisation intelligente. L’un des défis est de trouver des synergies entre le programme Horizon Europe et les fonds de la politique de cohésion, pour atteindre des objectifs communs. La Commission travaille actuellement sur le programme 2025 avec un nouvel appel à projets pour les vallées. Un événement de matchmaking sera organisé lors de la Semaine européenne des villes et des régions, pour faciliter l’identification de partenaires. 

Les élus de la CAA ont finalement adopté une déclaration politique composée d’une trentaine de points, répartis en cinq thèmes. Parmi les demandes exprimées par les régions atlantiques figurent :

  • La transformation des instruments actuels de la Politique Agricole Commune, incluant les régions comme autorités de gestion et dotées de plans stratégiques régionaux ;
  • La création d'une macro-région atlantique, dont les priorités avaient été définies dans la Déclaration de Cardiff (voir article Mathieu Bergé prend part à l’assemblée générale de l’Arc Atlantique à Cardiff | Europe (europe-en-nouvelle-aquitaine.eu)), impliquant pleinement les régions ;
  • Un budget plus important pour le programme INTERREG Espace Atlantique après 2027, pour couvrir les ambitions accrues en matière d'amélioration de la gouvernance de ce territoire ;
  • La finalisation par les Etats membres du Corridor Atlantique d'ici 2030 et une meilleure gouvernance des sections transfrontalières ;
  • La reformulation de la Politique Commune de la Pêche apportant une simplification, une plus grande flexibilité et s'adaptant aux nouveaux défis.

L’assemblée générale s’est achevée sur la visite du port de Sines, spécialisé dans les conteneurs. 

La déclaration politique de Sines
 
Le site Internet de la Commission Arc Atlantique