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Les 329 membres élus locaux et régionaux du Comité européen des Régions (CdR) ont adopté à l’unanimité l’avis sur le futur de la politique de cohésion post-2027 porté par les corapporteurs trans-partisans, Vasco Alves Cordeiro, Président du CdR et Emile Boc, Président de la commission, auquel Mme Boudineau a contribué. Avant le vote, des représentants des trois institutions européennes ont rivalisé d’arguments pour défendre la politique de cohésion, menacée par des coupes budgétaires ou des velléités de recentralisation, de la part de certains Etats comme en interne à la Commission européenne.
Répondant à ses détracteurs, la Commissaire européenne en charge de la politique régionale, Elisa Ferreira, précise qu’elle ne voit pas la politique de cohésion uniquement comme un instrument de solidarité. Pour elle, cette politique est une "machine à convergence" qui contribue à la prospérité économique, à la résilience du marché unique et à la stabilité politique. A l’inverse, sans cette politique, l’UE serait soumise à des risques de fragmentation élevés.
Une position confirmée par la Secrétaire générale des Fonds européens Espagnole, Mercedes Caballero. Cette dernière en a profité pour témoigner du soutien de son pays au maintien d’une approche territoriale dans la future politique de cohésion. L’Espagne souhaiterait également pouvoir ajuster les programmes selon le niveau de progrès territorial sur la base d’indicateurs allant au-delà du PIB, prenant en compte les questions climatiques ou démographiques.
Sur un registre similaire, la déléguée à l’Europe de Nouvelle-Aquitaine, Isabelle Boudineau, a également appelé à se méfier du seul indicateur du PIB alors qu’il faudrait considérer les évolutions multifactorielles sur la durée : "mieux vaut le film d’un géographe que la photo d’un économiste" a-t-elle dit pour résumer. Selon elle, les solutions les plus pertinentes et innovantes ne se trouvent qu’au travers d’une gestion décentralisée des fonds structurels. Cette méthode permet de répondre aux situations économiques, sociales et environnementales spécifiques, contrairement aux outils financiers centralisés et souvent déconnectés des réalités locales.
In fine, tous les intervenants partageaient l’avis du Comité, à savoir préserver les principes fondamentaux de la politique de cohésion : la gouvernance multiniveaux, son approche territoriale et son principe de partenariat. Ils défendent le maintien d’une politique de cohésion pour tous les territoires, et un budget au moins équivalent à l’actuel.
Ils proposent de la simplifier et de revoir les obligations de contrôles qui se sont démultipliés. Ils souhaitent davantage de flexibilité pour pouvoir répondre si besoin aux futures crises et nouvelles priorités. Ils notent aussi la nécessité de renforcer les exigences en matière de communication. Le Président de la commission en charge du développement régional au Parlement européen, l’eurodéputé Younous Omarjee, a réaffirmé le souhait d’un nouveau pilier sur l’adaptation au changement climatique.
Au niveau des Etats, les premières conclusions du Conseil le 30 novembre (Voir article Les ministres européens s’expriment sur l’avenir de la politique de cohésion | Europe (europe-en-nouvelle-aquitaine.eu)) semblent aller dans le sens du Comité européen des Régions. D’ici à la proposition pour la politique de cohésion 2027-2032, prévue en 2025, le Groupe de Haut niveau de la Commissaire Ferreira devra présenter son rapport final, le 9ème rapport sur la cohésion sortira quant à lui en mars 2024, le même mois que le Sommet européen des régions et des villes qui aura lieu à Mons sous Présidence belge de l’Union européenne.
Le deuxième appel à projets Interreg Europe, au budget de 130 millions €, avait été clôturé le 9 juin. La liste des dossiers approuvés compte 78 projets parmi 136 candidatures déposées. À titre de comparaison, lors du premier appel en 2022, 99 projets avaient été acceptés sur 134 candidatures.
Quatre projets sélectionnés impliquent ainsi des acteurs néo-aquitains:
- ‟RENEWAT”, ciblant la rénovation et la réactivation des moulins à eau en Europe avec le syndicat Energies Haute-Vienne (en chef de file) et la Fédération des moulins de France dans un consortium de quatre autres organisations européennes.
- ‟CHARME”, autour d’activités liées au patrimoine culturel numérique dans plusieurs régions européennes, avec la Communauté urbaine du Grand Poitiers.
- ‟TOURISM4SDG” mêlant instruments de politique touristique au service de la durabilité du tourisme, avec la Communauté d’Agglomération de La Rochelle.
- RESEES” qui inclura notamment deux parties prenantes néo-aquitaines dans le renforcement des écosystèmes de l'économie sociale en région et des capacités des parties prenantes associées.
Ce dernier projet répond à l’une des priorités identifiées par le programme, à savoir l’échange autour des politiques publiques de soutien à l'économie sociale et solidaire (ESS). Il va impliquer ainsi tout particulièrement la Région Nouvelle-Aquitaine à travers sa Direction de l'Economie Sociale et Solidaire et Innovation Sociale ainsi que la Chambre régionale de l’ESS en Nouvelle-Aquitaine. D’autres régions partenaires de la Nouvelle-Aquitaine, comme l’Emilie-Romagne, font également partie de ce consortium porté par la Navarre. RESEES fournira un ensemble d’outils (diagnostics régionaux, feuilles de route pour l'amélioration des politiques, cartographie interrégionale des compétences de l'économie sociale, etc.) qui amélioreront la coopération entre acteurs et leurs compétences.
Liste des projets retenus dans le cadre du second appel Interreg Europe
Le 24 novembre dernier, la Commission européenne a approuvé l’ajout du Sel et de la Fleur de sel de l'Île de Ré au registre des Indications Géographiques Protégées de l’Union européenne.
Les "Indications géographiques" (IG) sont reconnues comme des droits de propriété intellectuelle et protègent ainsi les producteurs en garantissant la valorisation et la protection de leurs produits sur les marchés européens et des pays tiers. Elles constituent la pierre angulaire de la politique de qualité de l’UE, qui vise à protéger les noms des produits spécifiques à un territoire afin de promouvoir leurs caractéristiques uniques, liées à leur origine géographique et à leurs savoir-faire traditionnels.
Le cahier des charges de l’IGP Sel et Fleur de sel de l'Île de Ré précise notamment l’aire géographique de production et de récolte ainsi que les caractéristiques physiques et organoleptiques du produit et ses étapes de production.
La Région Nouvelle-Aquitaine compte sur son territoire plus de 300 produits sous Signes Officiels de Qualité et d’Origine, parmi lesquels plus de 40 IGP. En tant que membre de l’Association des Régions Européennes des Produits d’Origine, AREPO, la Région valorise le développement des produits de qualité comme un outil de développement et d’aménagement territorial et prône le renforcement de la politique européenne de qualité (Voir article Coup de projecteur sur l’actualité européenne concernant les Indications Géographiques| Europe (europe-en-nouvelle-aquitaine.eu)).
Le règlement de la Commission européenne
Le portail européen dédié aux Indications géographiques
Lors du Conseil "Agriculture et pêche" des 10 et 11 décembre derniers, les ministres ont procédé à un échange de vues sur les plans stratégiques nationaux (PSN), et ont débattu des défis liés à leur mise en œuvre. Ils ont notamment souligné qu'il était nécessaire d'assurer la stabilité et la prévisibilité pour les agriculteurs, insistant sur l'importance que revêtent la simplification et la facilitation du processus de modification des plans stratégiques.
Pour rappel, le PSN de la France a été approuvé le 31 août 2022 par la Commission européenne et est entré en vigueur le 1er janvier 2023 (voir IE du 4 octobre 2022 et du 21 décembre 2022). La Région Nouvelle-Aquitaine est devenue Autorité de Gestion pour les mesures hors surfaciques du Fonds Européen Agricole pour le Développement Rural (FEADER), mesures dont la mise en œuvre est déclinée dans le Plan Stratégique Régional Nouvelle-Aquitaine : 18 dispositifs FEADER ont été ouverts à ce jour sur la programmation 2023-2027 et 11 dispositifs supplémentaires doivent ouvrir en 2024. 411 dossiers FEADER ont été programmés depuis fin novembre dont une large majorité liée aux dispositifs PME (Plan de Modernisation de l’Elevage), PVE (Plan Végétal Environnent), et les premiers dossiers des mesures forestières (prévention des risques pour les forêts). La Région est également encore très mobilisée sur la fin de la précédente programmation 2014-2022.
Devant ses homologues le 11 décembre, le Ministre français Marc Fesneau est revenu sur la nécessité de simplifier les processus de modifications des PSN en raccourcissant les délais de validation de la Commission, jugeant par ailleurs le nombre et le détail des justifications demandées aux Etats membres "disproportionnés", en particulier lorsqu’il s’agit de modifications mineures. Il a alerté également sur le courrier adressé récemment à la DG AGRI par les 27 Etats membres qui témoigne de la difficulté rencontrée par les organismes payeurs vis-à-vis du nouveau système de contrôle et d’évaluation de la PAC. Les Etats demandent que la campagne 2023 soit considérée comme une année test sans correction financière liée à ces contrôles qualité. Enfin, tout en s’associant à la demande de stabilisation de la PAC pour assurer un minimum de prévisibilité, il a rappelé l’importance d’une PAC au service de la souveraineté alimentaire et la nécessité à ce titre de pouvoir ajuster les PSN de manières ponctuelle et ciblée afin de répondre à des "dérèglements économiques ou climatiques".
De son côté, après un an de mise en œuvre, la Commission européenne a publié son rapport sur "l’effort conjoint et l’ambition collective" des PSN au regard de leur capacité à remplir les objectifs spécifiques de la PAC et ceux du Green Deal. Tout en soulignant le manque de recul et de données après un an de mise en œuvre seulement (beaucoup de données ne seront pas disponibles avant 2025), elle y souligne notamment des domaines pour lesquels un effort supplémentaire devrait être fait, par exemple en matière de gestion des risques, d’utilisation durable de l’eau ou encore de préservation de la biodiversité. Cette étude est la première d’une série d’évaluations de la performance de la PAC 2023-2027.
A peine un an de mise en œuvre mais déjà à Bruxelles beaucoup de regards sont tournés vers le post 2027. Lors de la conférence annuelle de la DG AGRI, la Présidente de la Commission Ursula Van der Leyen a confirmé le lancement, en janvier, du Dialogue Stratégique pour l’avenir de l’agriculture, initiative qu’elle porte personnellement et dont les contours et objectifs restent flou à ce stade. Même si ce dialogue n’est pas censé être une réflexion sur la PAC mais sur les enjeux pour l’agriculture européenne, il sera sans doute difficile de dissocier les deux exercices. La DG AGRI avance quant à elle un projet de calendrier serré avec une proposition de règlement sur la PAC post 2027 qui pourrait être mise sur la table mi 2025 par la nouvelle Commission. En amont de sa proposition, la Commission n’envisage pas de consultation publique officielle à ce stade mais souhaite concentrer les échanges autour d’études comme celle sur les perspectives agricoles à l’horizon 2035 publiée récemment, qui met l’accent sur l’adaptation et l’atténuation au changement climatique.
La Belgique, qui prendra au 1er janvier les rênes de la présidence tournante du Conseil de l’UE, a annoncé vouloir lancer au niveau ministériel les premières réflexions sur l’avenir de la PAC. Un 'symposium sur le futur de l’agriculture dans l’UE' est annoncé à Gand le 1er février.
L'espace européen de la recherche (EER), lancé en 2000 et régulièrement actualisé, vise à créer à l'échelle de l'UE un marché unique de la recherche, de l'innovation et de la technologie. Pour bien fonctionner, cet espace doit garantir la libre circulation des connaissances et des chercheurs, qui représentent près de deux millions de personnes. Dans le cadre de cet espace européen de la recherche, il est souvent constaté une certaine précarité des chercheurs, notamment ceux en début de carrière, avec des salaires, une protection sociale ou encore des conditions de travail qui sont très variables. D’autre part, il est devenu indispensable de faciliter les passerelles, par exemple en soutenant les chercheurs qui souhaitent créer leur entreprise. Pour "attirer et retenir les chercheurs, l'innovation et les entrepreneurs talentueux en Europe", les 27 Ministres ont donc trouvé un accord politique le 8 décembre 2023. Le texte de la recommandation a été adopté sur la base d’une proposition de la Commission datant de juillet dernier. Non contraignante, la recommandation définit les professions de recherche et invite les Etats membres à mettre en place certaines mesures pour faciliter la reconnaissance des différentes expériences de recherche et à mieux les valoriser, pour garantir une rémunération proportionnée, pour assurer un équilibre entre vie professionnelle et vie privée, pour garantir l’accès à une protection sociale, ou encore pour lever tous les obstacles dans le déroulé et les évolutions de carrière, notamment si les chercheurs se lancent dans une carrière entrepreneuriale. Les Ministres ont aussi donné leur accord pour réviser la "Charte européenne du chercheur" et le "Code de conduite pour le recrutement des chercheurs", qui dataient de 2005. Le point 36 recommande aux Etats membres et aux financeurs de mettre en œuvre les principes proposés dans ces documents. Ils sont également invités à recourir au cadre européen de compétences pour les chercheurs (ResearchComp).
Un deuxième volet de discussions lors du Conseil Recherche du 8 décembre était consacré à l'impact de la recherche et de l'innovation dans l'élaboration des politiques. Des conclusions du Conseil ont été adoptées. Elles adressent des recommandations aux Etats membres et à la Commission européenne pour faciliter l’intégration des données et des connaissances scientifiques dans le processus de prise de décision politique. Pour les 27 Ministres, le concept de "science au service des politiques" mérite d’être davantage développé pour améliorer l’élaboration des politiques et leur impact au bénéfice des citoyens. La deuxième rubrique insiste sur l’importance du rôle des écosystèmes locaux et régionaux de recherche et innovation. Différentes initiatives sont citées comme outils à utiliser : approfondissement des stratégies de spécialisation intelligente, appels à projets "écosystèmes européens d’innovation" dans Horizon Europe, ou mise en place de "Vallées de l’innovation".
Principal outil de la Commission en faveur de la recherche et de l’innovation, le programme-cadre ("framework programme – FP" en anglais) fêtera ses 40 ans l’an prochain. L’actuel "Horizon Europe", qui correspond à la neuvième version du programme-cadre (FP9), arrivera à son terme à la fin du budget pluriannuel de l’UE en 2027. La Commission se doit donc de préparer la suite, et commence à réfléchir aux nouveautés, améliorations à apporter au futur programme à partir de 2028, que ce soit en ce qui concerne les priorités de financements, l’architecture du programme ou encore la gouvernance. Pour l’accompagner dans ces travaux, qui aboutiront à la publication des propositions règlementaires probablement à la mi-2025, la Direction générale de la recherche et de l’innovation a constitué un groupe d’experts de haut-niveau. Piloté par l’ancien Ministre portugais de la Recherche, Manuel Heitor, ce groupe "FP10" est constitué de 15 experts, dont la française Isabelle Ryl, Directrice de l’Institut PRAIRIE (PaRis Artificial Intelligence Research InstitutE) fondé en 2019 notamment par l’INRIA et le CNRS. Il est prévu que le groupe de haut-niveau remette son rapport de position à la Commission européenne en octobre 2024. L’impact de la recherche et de l’innovation dans la réponse aux défis sociétaux, l’équilibre à trouver entre recherche fondamentale et recherche appliquée ou encore l’articulation avec les programmes nationaux devraient être au cœur des discussions.
Au-delà des orientations du futur programme, la question du budget sera évidemment clé. Les parlementaires européens ont d’ores-et-déjà estimé en octobre dernier que 200 milliards € pour la période 2028-2034 (contre 95 pour la période 2021-2027) seraient nécessaires pour maintenir la compétitivité européenne. Les négociations budgétaires relèvent néanmoins des Etats membres. Sur ce sujet déterminant, la balle sera donc dans le camp des 27.
Ce compromis survient deux ans après que la Commission européenne (CE) ait mis sa proposition sur la table, en décembre 2021 (voir article Les nouvelles initiatives en matière de transport de la Commission européenne | Europe (europe-en-nouvelle-aquitaine.eu)).
Parmi les points de l’accord figurent la validation de la date intermédiaire de 2040, pour l’achèvement du réseau central étendu, entre celui du réseau central pour 2030 et du réseau global pour 2050, tel que proposé par la Commission. Neuf Corridors Européens de Transport remplaceront les neuf corridors actuels du réseau central et intègreront les corridors de fret ferroviaire. Pour mémoire, la Nouvelle-Aquitaine se situe sur le Corridor Atlantique.
Pour le mode ferroviaire, les exigences techniques en termes de vitesse ont été confirmées : 160 km/h pour les lignes passagers et 100 km/h pour le fret. Le passage des points frontières devra se faire en moins de 25 minutes en moyenne, d’ici fin 2030.
424 nœuds urbains feront désormais partie du RTE-T. En Nouvelle-Aquitaine, Limoges et Poitiers deviennent des nœuds urbains, aux côtés de Bordeaux qui l’était déjà. Ces nœuds urbains devront adopter des plans de mobilité urbaine durable (PMUD) d’ici 2027 – contre 2025 dans la proposition de la CE. L’obligation d’avoir au moins un terminal de fret multimodal par nœud urbain d’ici fin 2040, s’il est économique viable, est maintenue dans l’accord entre les colégislateurs.
Concernant les exigences pour les aéroports, seuls ceux accueillant plus de 12 millions de passagers annuels devront finalement être raccordés à des lignes ferroviaires à grande vitesse d’ici fin 2040. La Commission proposait d’appliquer cette obligation à tous les aéroports du réseau central.
En matière de gouvernance, les idées initialement avancées par la CE ont été amoindries lors des négociations. Les coordonnateurs européens des Corridors sont limités au rôle de « facilitateurs » qu’ils exercent déjà. Les plans et programmes nationaux d’investissement dans le domaine du transport ne devront plus être soumis en amont à la Commission pour avis mais envoyés une fois adoptés. Les Etats membres devront assurer la cohérence de ces plans avec le nouveau règlement RTE-T et tenir compte des priorités définies dans les programmes de travail des corridors.
L’accord dégagé entre les colégislateurs européens n’est à ce stade que provisoire, il devra être officiellement confirmé par des votes au sein du Parlement et du Conseil.
L’instance nationale de concertation partenariale (INCOPAP) est co-présidée par l’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT) et par Régions de France. Elle réunit une centaine de représentants de l’Etat, des collectivités territoriales, des partenaires sociaux et des acteurs de la société civile.
En introduction, Dominique Faure, Ministre déléguée chargée des Collectivités territoriales et de la Ruralité, a qualifié le séminaire de premier rendez-vous national crucial pour le devenir des territoires. Elle a rappelé que la programmation 2014-2020 s’achevait, que la période 2021-2027 démarrait et qu’il fallait d’ores et déjà se projeter dans l’après 2027. Au niveau européen, le calendrier a démarré dès début 2023 avec la constitution d’un groupe d’experts de haut niveau (voir article Début des travaux du groupe d’experts sur l’avenir de la politique de cohésion | Europe (europe-en-nouvelle-aquitaine.eu)), qui remettra ses conclusions en février 2024, puis le 9ème rapport sur la cohésion sera publié par la Commission européenne, qui organisera le Forum Cohésion en avril. Au Conseil, des conclusions ont été récemment adoptées sur l’avenir de la politique de cohésion (voir article Les ministres européens s’expriment sur l’avenir de la politique de cohésion | Europe (europe-en-nouvelle-aquitaine.eu)).
Dominique Faure a également souligné que la France est une amie de la cohésion et que les préoccupations qu’elle défend déjà à Bruxelles sont celles du partenariat, du dialogue à plusieurs niveaux, du respect de la charte des droits fondamentaux et de l’état de droit, de la gestion partagée. La France est aussi favorable à un cadre stratégique commun. Les besoins des régions qui se trouvent dans un piège de développement doivent être pris en compte, ainsi que ceux des régions ultrapériphériques.
Renaud Muselier, Président délégué de Régions de France et Président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, a quant à lui commencé par rappeler que la politique de cohésion est indispensable, un outil utile pour la convergence des territoires. Pour l’avenir, il a appelé à la renforcer, en soulignant la nécessaire confiance entre les régions et la Commission européenne.
Prenant la parole au nom de cette dernière, Peter Berkowitz, Directeur de la Politique à la Direction générale de la politique régionale et urbaine (DG REGIO), a insisté sur le fait que la politique de cohésion s’était adaptée aux nouveaux contextes et défis, qu’il s’agissait d’une politique sophistiquée et intégrée, qui tient compte des spécificités, mais au prix d’une complexité souvent décriée. D’où le besoin de revisiter la politique à l’aune des besoins des régions.
Si les progrès en termes de convergence sont indéniables, la Commission constate un accroissement des disparités au sein des Etats membres. Un nombre grandissant de régions sont engluées dans des pièges de développement, ce qui crée insatisfaction et mécontentement.
La transition énergétique et climatique impliquera des transformations profondes des économies, du marché du travail, de l’industrie, etc. Les effets de la transition démographique s’accéléreront avec un impact territorial fort. L’aménagement des territoires doit être repensé pour redéployer les services publics. En outre, l’instabilité géopolitique aura des effets durables sur certaines régions, bien au-delà des frontières. Pour Peter Berkowitz, le soutien doit s’adapter aux spécificités et aux capacités des territoires. Et la politique de cohésion est le seul instrument capable d’offrir une différenciation territoriale, ce qui en fait un outil incontournable.
Parmi les défis et faiblesses qui se posent à la politique de cohésion figurent : la capacité d’assurer un environnement général favorable à l’investissement ; la qualité de la gouvernance publique et des capacités des administratives ; des politiques nationales en symbiose avec la politique de cohésion.
Evoquant finalement les travaux du groupe d’experts sur la politique de cohésion, le directeur de la DG REGIO a indiqué que les discussions avaient mis en exergue l’importance d’une couverture large de la politique de cohésion, avec une concentration sur les régions moins développées et sur les territoires les plus vulnérables aux défis. Le groupe souhaite aussi renforcer la démarche participative. Une attention particulière devra être dédiée aux capacités institutionnelles et à la gouvernance territoriale. En conclusion, Peter Berkowitz a annoncé que les propositions de la CE sur la politique de cohésion après 2027 seraient publiées au second semestre 2025.
En vue du séminaire de l’INCOPAP, un appel à contributions avait été lancé avec entre septembre et novembre. La douzaine de réponses soumises ont été résumées lors de l’événement.
Une table-ronde a ensuite été organisée. Ont tour à tour pris la parole, Lamia Kamal-Chaoui, Directrice du Centre de l’OCDE pour l’entrepreneuriat, les PME, les régions et les villes ; Eric Rossi, Familles Rurales, pilote du groupe de travail Europe du Mouvement Associatif ; Cécilia Berthaud, Secrétaire générale adjointe à la planification écologique ; Louis Giscard D’Estaing, Vice-président de l’AFCCRE (Association française du Conseil des Communes et Régions d’Europe) ; Patrick Brière, Délégué auprès des institutions européennes de la CCI France ; et Isabelle Boudineau, Conseillère régionale de Nouvelle-Aquitaine déléguée à l’Europe et aux coopérations européennes, au nom de Régions de France.
Lors de ses interventions, Isabelle Boudineau a mis l’accent sur les objectifs stratégiques complètement partagés de la politique de cohésion, qui permet de préparer l’avenir. L’effet levier majeur et la performance des fonds européens ressortent clairement des évaluations 2014-2020. Les fonds reflètent aussi une méthode partenariale et laissent la place à des dossiers innovants, expérimentaux. Ils permettent à l’intelligence territoriale de se déployer. Avec le soutien des fonds européens, les Régions font de l’aménagement du territoire et assurent la solidarité.
Pour l’après 2027, une mobilisation collective est nécessaire pour adopter une politique de qualité incontestable, face notamment aux pays « frugaux » qui ne jugent pas la cohésion essentielle. Isabelle Boudineau estime que l’utilisation de l’indicateur PIB pose des difficultés et appelle à réformer radicalement les modalités de mise en œuvre, en simplifiant les contrôles.
La conseillère régionale de Nouvelle-Aquitaine a conclu les échanges en insistant sur le fait que la politique de cohésion est fondamentale pour l’ensemble des territoires et des citoyens et que chacun devrait être en mesure de savoir qu’un projet européen a été soutenu près de chez lui.
L’avenir de la politique de cohésion a également été récemment abordé par le Comité européen des Régions, qui a adopté son avis sur la question (voir article Isabelle Boudineau participe activement à la mobilisation pour maintenir des fonds européens dédiés aux territoires après 2027 | Europe (europe-en-nouvelle-aquitaine.eu)).

Le projet européen de l’AANA sélectionné dans le cadre de l’appel à projets 2023 est intitulé EUROFOODART 2. Il s’agit d’une campagne de promotion de l’excellence des produits AOP et IGP en Belgique et en France. Ce projet dont le chef de file est l’Agence de l’Alimentation de Nouvelle-Aquitaine vise la mise en avant des produits de Nouvelle-Aquitaine: Armagnac, Agneau de lait des Pyrénées et viandes limousines (porc, agneau et veau) et de plusieurs produits de Wallonie soit 16 produits au total pour aller à la rencontre des marchés français, belge et allemand. Cette campagne d’un montant de 1.674.281,52 € viendra soutenir une démarche collective de promotion sur une période de 3 ans.