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2015

Une armée, notamment en temps de guerre, se doit d’être performante; c’est une priorité. Mais la performance des équipements militaires est-elle conciliable avec les objectifs de développement durable affichés dans le Green Deal européen ou dans la feuille de route régionale NeoTerra? 
La conférence européenne "Towards a Greener Defence: the Challenge of Sustainable Development for European Defence Industries", organisée à Bordeaux, a réuni près de 90 participants de France, Norvège, Italie, Slovénie, Allemagne, Grèce, Danemark, Finlande, etc. pour tenter de répondre à cette interrogation. 

Après que le Général de brigade aérienne Julien Sabéné, Chef d’état-major du Commandement des forces aériennes, a partagé ses réflexions sur le sens du développement durable pour les forces armées, trois tables-rondes étaient organisées. Des représentants d’industriels français et européens (PME, ETI et grands groupes), des académiques, les porte-parole d’initiatives néo-aquitaines telles que Aerocampus Aquitaine ou Tarmaq, et des représentants du Ministère des Armées et de l’Agence européenne de Défense ont échangé sur le cycle de vie et la circularité dans le domaine de la défense, sur les enjeux énergétiques pour les armées et sur l’attractivité et les besoins de compétences du secteur.

Plusieurs intervenants ont rappelé que les enjeux de développement durable n’étaient pas opposés aux spécificités des industries de défense et que leur prise en compte n’était pas récente, même si elle s’est accélérée ces dernières années. Au niveau français par exemple, une Stratégie énergétique de défense et une Stratégie Climat & Défense ont été adoptées par le Ministère des Armées respectivement en 2020 et 2022. D’autre part, les entreprises et représentants d’industriels ont présenté des projets d’innovation visant à réduire la consommation d’énergie ou à travailler sur le cycle de vie des produits: travaux sur la commande publique des armées, projet de traitement des déchets par oxydation hydrothermale, approvisionnement en énergie renouvelable des bases militaires, utilisation de carburants alternatifs durables pour réduire la consommation de kérosène, projets de stockage d’hydrogène et de batteries adaptés aux besoins des militaires, etc. Plusieurs intervenants ont insisté sur le fait que les exigences environnementales ne constituaient pas forcément des contraintes, mais qu’il était nécessaire de les considérer comme des opportunités de développer des produits ou services avec de nouvelles fonctionnalités utiles à la Défense. 

La troisième table-ronde est revenue un peu plus en détails sur les questions d’attractivité des entreprises de défense. Les entreprises de défense rencontrant des difficultés de recrutement ont conscience qu’il est nécessaire de communiquer davantage, notamment sur les travaux engagés pour réduire leur empreinte carbone. Des initiatives régionales comme Aerocampus Aquitaine ou Tarmaq constituent également des réponses à ces enjeux d’éducation, de sensibilisation et de communication. 

Faisant écho au Plan d’action de la Commission européenne (Voir IE du 1er mars 2021), les participants ont rappelé tout au long de l’évènement l’importance des synergies entre les innovations civiles et les innovations dans le domaine de la défense. 

La DG DEFIS (Industries de l’Espace et de la Défense) de la Commission européenne a également présenté les opportunités de financement du Fonds européen de Défense. En 2021 et 2022, une enveloppe de 153 millions d’euros a été allouée à des projets spécifiquement liés à l’énergie et à la transition environnementale. Il est prévu que minimum 5% du Fonds européen de Défense soit alloué à ces thématiques jusqu’en 2027, fin de la programmation. 

Cette conférence était co-organisée dans le cadre du réseau européen des régions de défense (ENDR), par la DG DEFIS de la Commission européenne, le Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine, ainsi que les acteurs néo-aquitains actifs dans le domaine de la défense: les pôles de compétitivité Aerospace Valley, AlphaRLH et Pôle européen de la Céramique, Aerocampus Aquitaine, la Cité des Savoirs Tarmaq, l’Agence régionale d’innovation, l’Université de Bordeaux et la Direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités.

Site de la conférence 
Site du réseau ENDR 

Région Nouvelle-Aquitaine
Isabelle Boudineau, Philippe Leglise-Costa, Alain Rousset, Christophe Rouillon © Région Nouvelle-Aquitaine

Une centaine de personnes – dont plusieurs eurodéputés, le Représentant permanent français auprès de l’UE, son adjoint et des membres de leurs équipes, des directeurs et chefs d’unités de la Commission, ainsi que des représentants d’autres régions européennes, de réseaux, d’associations ou de lobbys bruxellois – ont participé à la cérémonie de vœux organisée dans les locaux de la représentation de la Région à Bruxelles. Pour ce déplacement, Alain Rousset était accompagné d’Isabelle Boudineau, conseillère régionale déléguée à l’Europe. 
Dans son introduction, Alain Rousset a indiqué qu’il revenait avec joie dans cette maison commune à l’Emilie-Romagne, la Hesse, la Nouvelle-Aquitaine et la Wielkopolska, pour y présenter ses vœux après deux années où il n’avait pu le faire en raison de la pandémie. 

Evoquant la transition écologique et le transport ferroviaire, le Président a souligné l’engagement de l’Europe et les lignes politiques claires de la Commission. 
Alain Rousset a ensuite dressé le constat d’un risque de décrochage technologique des régions françaises et insisté sur la nécessité de réacquérir les compétences, par exemple en matière de médicaments ou de matières premières biosourcées. Il souhaite réfléchir à un moyen d’engager, à partir des territoires, une réflexion qui retournerait le déséquilibre technologique. Les régions sont selon lui capables de prendre des initiatives intéressantes et il a invité les mondes scientifique, politique et de l’initiative privée à se réassocier. 

Le président de la Région a clôturé son discours en rappelant que les crédits européens gérés par les Régions en France participent de cette innovation. Pour lui, l’attachement des Régions à la construction européenne est visible sur les territoires grâce aux projets soutenus. 

Lors de sa venue à Bruxelles, Alain Rousset a par ailleurs rencontré le Professeur Carlo Secchi, Coordonnateur européen du Corridor atlantique. Ce dernier était accompagné de plusieurs représentants de la DG MOVE de la Commission européenne dont Herald Ruijters, Directeur Général adjoint et Directeur en charge des investissements, transports innovants et durables. L’échange a permis à la Commission de réitérer son attachement aux connexions ferroviaires transfrontalières en Europe et plus particulièrement au corridor atlantique, dont fait partie le Grand Projet du Sud-Ouest (GPSO). La priorité de la Commission européenne est d’accélérer la liaison vers l’Espagne afin de connecter le réseau de la péninsule ibérique au reste de l’Europe via le Y-basque, dont l’arrivée à la frontière est prévue d’ici 2030.  La DG MOVE a également mis en avant l’importance d’un Mécanisme pour l’Interconnexion en Europe (MIE) fort pour l’après 2027, afin d’accélérer et finaliser les travaux sur ces grands dossiers transfrontaliers européens, dont la liaison vers l’Espagne.

Enfin, Alain Rousset s’est entretenu avec Wolfgang Burtscher, Directeur général de l’agriculture à la Commission européenne. Au cours de cet échange, il a évoqué les travaux menés en région en matière de transition vers l’agroécologie, mais également les difficultés liées à la grippe aviaire et aux enjeux de la vaccination et, enfin, la crise que traverse la viticulture bordelaise.

L’appel à projets entre la Nouvelle-Aquitaine et l’Aragon vise à cofinancer des projets de collaboration entre des acteurs socioéconomiques néo-aquitains et aragonais. 
Les projets retenus seront connus en mai et devront être réalisés d’ici mars 2024. Ils seront sélectionnés sur la base de leur intérêt pour la coopération transfrontalière, de leur impact territorial, de leur viabilité, de leur caractère innovant et de leur clarté.

Les dossiers peuvent être soumis par toute personne morale, publique ou privée – telle qu’une association, une collectivité territoriale, une entreprise, un établissement public, un laboratoire de recherche, un organisme de formation, une université, etc. – à la condition d’avoir son siège social ou domicile en Aragon ou en Nouvelle-Aquitaine. 
Les actions sont soutenues à hauteur de 50% de leurs coûts et peuvent compléter des subventions reçues dans le cadre des programmes européens de coopération territoriale Interreg. 

Guide des aides de la Région Nouvelle-Aquitaine