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Après un ultime débat entre les 27 ministres des transports le 8 décembre, le COREPER (composé des ambassadeurs des 27 auprès de l’UE) du 18 décembre devait valider le mandat de négociation du Conseil.
Les deux derniers points ayant fait l’objet de discussions serrées, mais qui ont finalement été approuvés, concernaient:
- La possibilité pour les Etats membres de réduire ou d’exonérer de taxation les véhicules compris entre 3,5 et 7,5 tonnes dans le cas où le transport de marchandises effectué concerne des matériaux, équipements ou machines à l’usage du conducteur dans le cadre de son travail, ou pour des livraisons de marchandises artisanales. L’objectif de cette disposition est de pouvoir "protéger" les micros entreprises ou les PME (artisans) qui effectuent du transport pour leur propre compte et non pour autrui.
- La possibilité pour un ou plusieurs pays d’appliquer une majoration, de 25% à 50% supplémentaires, à une redevance d’infrastructure existante sur une section régulièrement et fortement congestionnée d’un corridor. Tous les Etats membres du corridor concerné et les Etats voisins de la section en question devront néanmoins donner leur accord pour l’application d’une telle majoration.
Lors du Conseil Transport du 8 décembre, les Etats membres ont tous montré des réserves sur ces éléments mais, hormis l’Autriche, ils ont tout de même assuré la Présidence allemande de leur soutien. Cette dernière pourra mettre cet accord important à son actif, un compromis que les cinq présidences précédentes du Conseil n’étaient pas parvenues à dégager.
A l’occasion de cette réunion, la Commissaire européenne au Transport, Adina Vălean, a insisté sur l’importance de ce texte pour la lutte contre le changement climatique et pour la réduction des émissions polluantes dans le transport. Sur un autre point, elle a en revanche regretté que le Conseil ne supprime pas les vignettes fondées sur la durée de l’utilisation de l’infrastructure (et non sur la distance, comme elle le souhaitait dans sa proposition initiale).
Le chemin est encore long avant une mise en œuvre de cette nouvelle directive puisque désormais, le Conseil doit se mettre d’accord avec le Parlement européen. Les trilogues, avec la Commission européenne, devraient ainsi démarrer sous Présidence portugaise et avec la rapporteure au Parlement, l’Eurodéputée Anna Duparnay-Grunenberg (Verts/ALE, Allemagne).
La position du Conseil devrait être publiée ici
Mais le Green deal européen, adopté fin 2019, vise à développer notamment la nouvelle stratégie en faveur de la biodiversité à l’horizon 2030 et la nouvelle stratégie agricole "De la ferme à la fourchette". Elles devront s’appuyer sur une réhabilitation et une gestion durable des sols, pour lesquels la Commission annonce une nouvelle stratégie "Sol sain", précédée par une feuille de route sur ses grandes orientations soumise à consultation jusqu’au 3 décembre. En lien avec ses politiques agricole, de recherche et de prévention de la pollution, l’Union européenne pourrait se fixer le cap d’atteindre la neutralité en matière de dégradation des terres d'ici 2030.
Elle a appuyé sa démarche en soutenant au préalable la publication de données scientifiques. Ainsi son service scientifique, le Centre commun de recherches (JRC) a publié en juin 2018 l’Atlas mondial de la désertification, qui fait référence. Il estime que plus de 75% de la surface de la terre est déjà dégradée et plus de 90% pourrait l’être d’ici 2050. Rien qu’en Europe, le coût de la dégradation des sols représenterait 10 milliards € par an; au moins 12,7% des sols d’Europe sont déjà "érodés".
Cette vulnérabilité croissante face au changement climatique a été pointée du doigt par la Cour des Comptes européennes qui a appelé la Commission, dans un rapport en 2018, à prendre enfin des mesures.
De même le 4 décembre, la Commission a lancé l’Observatoire européen des sols, une nouvelle plateforme web de données, réunissant scientifiques, autorités publiques et ONG, afin de suivre les progrès accomplis dans la réalisation des objectifs européens. Proposée dans le cadre du programme Horizon Europe, cette mission vise l’objectif ambitieux d’atteindre 75% des sols sains en Europe d’ici à 2030.
Suite à cette courte consultation sur sa feuille de route, la Commission publiera sa nouvelle stratégie au second trimestre 2021.
Site de l’Observatoire européen des sols
Consultation sur la feuille de route de la future stratégie "Sols sains" (jusqu’au 5 décembre)
Le règlement de transition adopté ce 15 décembre par la plénière du Parlement européen compte donc deux volets: l’un visant à assurer une transition en douceur entre l'actuelle PAC et la prochaine (qui entrera en vigueur début 2023), l’autre précisant les modalités d’octroi des 8 milliards € qui viendront abonder le deuxième pilier de la PAC en 2021 et 2022 afin de faire face à la crise provoquée par la pandémie de Covid-19 (voir IE du 1er décembre 2020).
Durant le débat précédent le vote, les députés ont été unanimes à saluer les deux années de transition, nécessaires afin d’apporter une stabilité et une sécurité juridique aux agriculteurs en matière de financements (mêmes règles qu’aujourd’hui mais abondement via le nouveau budget européen 2021-2027). Ils se sont également félicités que l’argent du plan de relance soit disponible dès 2021, dans le cadre de la PAC actuelle, ce que demandait le Parlement depuis le début alors que la Commission européenne proposait, dans un premier temps, un déblocage des fonds de relance dans le cadre de la future PAC.
Intervenant en plénière, l’Eurodéputé français Jérémy Decerle (RENEW) s’est également réjoui de la sécurité apportée ainsi aux agriculteurs, soulignant que ces deux années de transition seront nécessaires pour préparer la future PAC et défendre la position du Parlement européen dans les trilogues en cours. Quant au Plan de relance, il s’est félicité du fléchage des soutiens vers "les mesures les plus pertinentes": soutien aux jeunes agriculteurs, investissements, et ce "sans pour autant faiblir sur les ambitions environnementales". Anne Sander (PPE) a également pris la parole pour regretter que la Commission et le Conseil aient "refusé de réviser le fonctionnement de la réserve de crise", ce qui pourrait porter préjudice en cas de crise sévère.
Le texte doit maintenant être formellement adopté par le Conseil avant d’entrer en vigueur.
Le 10 novembre, l’équipe de négociation du Parlement européen (PE) et la Présidence allemande du Conseil avaient trouvé un pré-accord interinstitutionnel sur le futur budget. Lors de ces négociations, le PE avait obtenu pour le CFP, au bénéfice de huit programmes, un supplément de 16 milliards (Mrds) d’euros à la proposition du Conseil du 21 juillet. Ces 15 Mrds d’argent frais proviendront de 11 Mrds d’euros prélevés principalement sur les montants correspondant aux amendes pour infraction aux règles de concurrence et 4 Mrds de réaffectations et des marges, et 1 Mrd de flexibilité. Ces montants sont moins qu’espérés par le PE mais davantage que ce que l’assemblée européenne avait pu obtenir par le passé (4 milliards € en 2006, rien en 2013). Ainsi, le plafond global du CFP fixé à 1 074,3 milliards d'euros aux prix de 2018 augmentera progressivement à 1 085,3 milliards d'euros. Cet accord a finalement été approuvé par les Etats membres le 10 décembre, malgré un long blocage de la Hongrie et de la Pologne, concernant le mécanisme de conditionnalité lié à l’état de droit.
Le résultat de ce dernier sommet a permis au PE de voter la proposition budgétaire le 16 décembre. Il a aussi ouvert la voie à la finalisation et à l’adoption de nombreux programmes de l’UE :
- Horizon Europe a fait l’objet d’un accord final entre les institutions européennes le 10 décembre, permettant une entrée en vigueur dès le 1er janvier 2021 et des premiers appels à projets d’ici le printemps. La Commission européenne s’est réjouie de la mise en place du "programme de recherche et d'innovation le plus ambitieux au monde", avec un budget total d'environ 84,9 Mrds d’euros pour la période 2021-2027. Depuis 2014, le programme actuel, Horizon 2020, a soutenu plus de 570 projets de recherche et innovation en Nouvelle-Aquitaine, soit un montant de subvention d'environ 320 millions €.
- InvestEU est amplement renforcé par rapport à son enveloppe actuelle de 4 Mrds d’euros. Ainsi, il sera doté pour les sept prochaines années d’un budget total de 9,4 Mrds dont 3,8 Mrds sur le CFP et 5,6 provenant du plan de relance. Son but sera de favoriser les investissements stratégiques, durables et innovants.
- Erasmus est augmenté par le PE de 2,2 Mrds pour un total de 23,4 Mrds d’euros, ce qui correspond presque à un doublement par rapport au budget actuel de 13,7 Mrds d’euros. Il comprend un élargissement de son champ d’application notamment la formation pour les adultes sur les compétences numériques ou des cours du soir, et des programmes de mobilité à partir de 2021.
- Europe Créative disposera d’une enveloppe totale de 2,2 Mrds d’euros contre actuellement 1,4 Mrd. Ce programme renforcé mettra un nouvel accent sur la musique, les femmes et l'inclusion.
- Le programme santé EU4Health qui avait été sévèrement revu à la baisse lors du dernier Conseil, à 1,7 Mrd contre 9,4 Mrds proposés par la Commission européenne, est fixé à 5,1 Mrds d’euros.
- Le programme Numérique avec 7,6 Mrds pour la période 2021-2027, mettra l’accent sur l’accélération du déploiement de technologies numériques comme l’Intelligence Artificielle (2 Mrds), le calcul à haute performance (2,2 Mrds) et les plateformes de données.
Concernant la concentration du budget européen sur les objectifs climatiques, il a été fixé à 30 % du montant total des dépenses du CFP et au titre du Plan de relance européen. Des pourcentages minimums ont été définis pour chaque programme, variant de 30% par exemple pour InvestEU ou le Fonds européen de développement régional (FEDER) dans le cadre de la politique de cohésion (voir autre article), à 61% pour LIFE. Un nouvel objectif en matière de dépenses annuelles au titre du CFP a été ajouté en faveur de la biodiversité. Il est fixé à 7,5 % à partir de 2024 et à 10 % en 2026 et 2027.
Enfin, le budget pour l’année 2021 a également été adopté afin d’être en mesure de démarrer le CFP 2021-27 comme convenu en janvier 2021.
Le montant total des engagements prévus pour cette année est fixé à 164,2 milliards d'euros et le montant total des paiements à 166,1 milliards d'euros. Les financements sont axés sur l'atténuation des effets de la pandémie de COVID-19, le soutien à une reprise durable et les transitions écologique et numérique de l'UE, conformément aux priorités définies dans le prochain cadre financier.
Résolution du Parlement européen sur le cadre financier pluriannuel 2021-2027
La Commission européenne a publié le 15 décembre un appel à projets de 160 millions € au titre du Mécanisme pour l’Interconnexion en Europe (MIE), pour le financement des infrastructures de transport dans l’Union européenne.
Les subventions s’adressent uniquement à des projets d’études situés sur le niveau central du réseau transeuropéen de transport (RTE-T) pour les modes ferroviaire et fluvial, ainsi que pour les ports maritimes et intérieurs.
La priorité sera donnée aux études pouvant conduire au démarrage de travaux entre 2021 et 2024, telles que des études d’impact environnemental ou des autorisations environnementales, des études de conception avancées, des permis de construire, des expertises géologiques ou la préparation de marchés publics. Les projets d’études envisageant des travaux après 2024 sont éligibles mais moins prioritaires.
Le taux de cofinancement est de 50%, pour des coûts éligibles jusqu’au 31 décembre 2024. Les projets doivent demander un minimum de 500 000 € d’aides.
L’appel est ouvert jusqu’au 22 mars 2021 à 17h00. Une session d’information en ligne se tiendra le 14 janvier prochain.
La Commission européenne a publié le 15 décembre un appel à projets de 160 millions € au titre du Mécanisme pour l’Interconnexion en Europe (MIE), pour le financement des infrastructures de transport dans l’Union européenne.
Les subventions s’adressent uniquement à des projets d’études situés sur le niveau central du réseau transeuropéen de transport (RTE-T) pour les modes ferroviaire et fluvial, ainsi que pour les ports maritimes et intérieurs.
La priorité sera donnée aux études pouvant conduire au démarrage de travaux entre 2021 et 2024, telles que des études d’impact environnemental ou des autorisations environnementales, des études de conception avancées, des permis de construire, des expertises géologiques ou la préparation de marchés publics. Les projets d’études envisageant des travaux après 2024 sont éligibles mais moins prioritaires.
Le taux de cofinancement est de 50%, pour des coûts éligibles jusqu’au 31 décembre 2024. Les projets doivent demander un minimum de 500 000 € d’aides.
L’appel est ouvert jusqu’au 22 mars 2021 à 17h00. Une session d’information en ligne se tiendra le 14 janvier prochain.
Après une nuit entière de négociation sur le seul sujet du climat, le sommet européen a approuvé la proposition de la Commission d’un nouvel objectif européen: la réduction nette des émissions de gaz à effet de serre dans l'UE d'au moins 55% d'ici 2030 par rapport aux niveaux de 1990. Il a aussi fléché les moyens budgétaires consacrés au climat: au moins 30% des dépenses du Cadre Financier Pluriannuel 2021-2027 et du plan de relance européen Next Generation EU.
Cet accord augure de débats délicats dans l’année à venir. Pour conclure ces négociations, les Etats ont repris l’initiative par rapport à la Commission. Ils veulent maintenant garder la main sur la définition des objectifs climatiques entre 2030 et 2050.
Les Etats d’Europe de l’Est ont imposé que le gaz demeure une solution de transition. Et qu’on emploie le terme de réduction "nette" pour bien signifier que les émissions pourront être captées et compensées par les puits de carbone. De même les Etats ont refusé que l’effort leur soit imposé individuellement; il restera collectif à l’UE et sera ventilé entre tous ("la répartition de l'effort") selon leur degré d’avancement, leur potentiel, et leurs moyens économiques. Le Fonds pour la modernisation sera sollicité pour aider les pays les plus carbonés.
La page du Conseil sur les conclusions du sommet européen des 10 et 11 décembre 2020