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Isabelle Boudineau participe activement à la mobilisation pour maintenir des fonds européens dédiés aux territoires après 2027

La plénière du Comité européen des Régions qui s’est déroulée les 29 et 30 novembre a eu comme point d’orgue l’adoption de sa position sur le futur de la politique de cohésion. Un soutien à l’unanimité après un débat de haut niveau durant lequel la Conseillère régionale de Nouvelle-Aquitaine, Isabelle Boudineau, est intervenue pour que la gestion de cette politique reste régionalisée. 

Les 329 membres élus locaux et régionaux du Comité européen des Régions (CdR) ont adopté à l’unanimité l’avis sur le futur de la politique de cohésion post-2027 porté par les corapporteurs trans-partisans, Vasco Alves Cordeiro, Président du CdR et Emile Boc, Président de la commission, auquel Mme Boudineau a contribué. Avant le vote, des représentants des trois institutions européennes ont rivalisé d’arguments pour défendre la politique de cohésion, menacée par des coupes budgétaires ou des velléités de recentralisation, de la part de certains Etats comme en interne à la Commission européenne.  

Répondant à ses détracteurs, la Commissaire européenne en charge de la politique régionale, Elisa Ferreira, précise qu’elle ne voit pas la politique de cohésion uniquement comme un instrument de solidarité. Pour elle, cette politique est une "machine à convergence" qui contribue à la prospérité économique, à la résilience du marché unique et à la stabilité politique. A l’inverse, sans cette politique, l’UE serait soumise à des risques de fragmentation élevés. 

Une position confirmée par la Secrétaire générale des Fonds européens Espagnole, Mercedes Caballero. Cette dernière en a profité pour témoigner du soutien de son pays au maintien d’une approche territoriale dans la future politique de cohésion. L’Espagne souhaiterait également pouvoir ajuster les programmes selon le niveau de progrès territorial sur la base d’indicateurs allant au-delà du PIB, prenant en compte les questions climatiques ou démographiques.
 
Sur un registre similaire, la déléguée à l’Europe de Nouvelle-Aquitaine, Isabelle Boudineau, a également appelé à se méfier du seul indicateur du PIB alors qu’il faudrait considérer les évolutions multifactorielles sur la durée : "mieux vaut le film d’un géographe que la photo d’un économiste" a-t-elle dit pour résumer. Selon elle, les solutions les plus pertinentes et innovantes ne se trouvent qu’au travers d’une gestion décentralisée des fonds structurels. Cette méthode permet de répondre aux situations économiques, sociales et environnementales spécifiques, contrairement aux outils financiers centralisés et souvent déconnectés des réalités locales. 

In fine, tous les intervenants partageaient l’avis du Comité, à savoir préserver les principes fondamentaux de la politique de cohésion : la gouvernance multiniveaux, son approche territoriale et son principe de partenariat.  Ils défendent le maintien d’une politique de cohésion pour tous les territoires, et un budget au moins équivalent à l’actuel. 

Ils proposent de la simplifier et de revoir les obligations de contrôles qui se sont démultipliés. Ils souhaitent davantage de flexibilité pour pouvoir répondre si besoin aux futures crises et nouvelles priorités. Ils notent aussi la nécessité de renforcer les exigences en matière de communication. Le Président de la commission en charge du développement régional au Parlement européen, l’eurodéputé Younous Omarjee, a réaffirmé le souhait d’un nouveau pilier sur l’adaptation au changement climatique.

Au niveau des Etats, les premières conclusions du Conseil le 30 novembre (Voir article Les ministres européens s’expriment sur l’avenir de la politique de cohésion | Europe (europe-en-nouvelle-aquitaine.eu)) semblent aller dans le sens du Comité européen des Régions. D’ici à la proposition pour la politique de cohésion 2027-2032, prévue en 2025, le Groupe de Haut niveau de la Commissaire Ferreira devra présenter son rapport final, le 9ème rapport sur la cohésion sortira quant à lui en mars 2024, le même mois que le Sommet européen des régions et des villes qui aura lieu à Mons sous Présidence belge de l’Union européenne. 

Lien vers le débat 

Lien vers l’avis du Comité européen des Régions