
La politique de cohésion au cœur d’une conférence organisée par la Région Malopolska
Le 17 juin à Cracovie se sont tenus des échanges entre régions européennes sur l’avenir de la politique régionale de l’UE. Des régions française, espagnole et italienne se sont notamment exprimées.
En introduction, Witold Kozlowski, Vice-président de la Région Malopolska a souligné qu’aucune décision finale n’était encore prise sur la forme de la future politique de cohésion après 2027 et que la situation était encore ouverte. Il a par ailleurs souligné la dimension internationale de la conférence ainsi que la forte représentation des régions polonaises.
Pour la Commission européenne, Emma Toledano-Laredo, Directrice générale adjointe pour la mise en œuvre des programmes à la DG REGIO, s’est exprimée en vidéo. Sur l’avenir de la politique de cohésion, elle a insisté sur quatre points:
- Elle restera une politique territoriale, fondée sur le partenariat et la gouvernance à plusieurs niveaux.
- La politique devra être mieux connectée aux priorités de l’UE et aux réalités régionales.
- La révision à mi-parcours, lancée en avril, est une première étape vers une politique modernisée dans le prochain budget pluriannuel de l’UE.
- L’importance de la résilience et de l’équité territoriales.
Enfin, elle a souligné que la politique de cohésion n’était pas qu’un instrument financier mais qu’elle permettait aussi un dialogue continu avec la Commission sur les besoins territoriaux.
Quant à la Cour des Comptes européenne, elle était représentée à Cracovie par Alejandro Blanco Fernandez, Membre de la Chambre II Investissement pour la cohésion, la croissance et l’inclusion. Il a résumé l’avis de la Cour sur la révision à mi-parcours et mis l’accent sur les efforts de la Présidence polonaise en matière de cohésion.
Le rapport publié souligne les incohérences de la révision, sans remettre en cause les priorités politiques définies par la Commission. Selon la Cour, la révision à mi-parcours risque de diluer l’objectif initial de réduction des disparités de la politique de cohésion. Avec la possibilité de réorienter les financements vers de nouvelles priorités, il y aura moins d’argent consacré à sa mission principale. L’avis mentionne également l’absence d’évaluation d’impact. Sur la défense, la Cour juge nécessaire une clarification juridique de certaines règles, notamment en matière d’environnement, de concurrence et de transparence. Le logement est également l’objet d’un flou juridique puisqu’il n’y a pas de définition commune européenne. La marge d’interprétation pourrait conduire à des erreurs et des irrégularités.
Quant aux réformes, elles devraient être concentrées sur les défis territoriaux, tenir compte des capacités régionales et être directement liées aux investissements, afin d’améliorer l’efficacité de la politique.
Pour les régions françaises, Thibault Lechat-Vega, Vice-président de la Guyane délégué à l’Europe, a rappelé que la Guyane et Mayotte étaient deux régions ultrapériphériques et les plus pauvres d’Europe. Selon lui, si l’UE doit faire face à de nouveaux défis, la politique de cohésion doit s’adapter mais ne pas en souffrir. Cruciale pour le fonctionnement du marché unique, la politique de cohésion rapproche les Européens. La trop faible participation aux dernières élections européennes en Guyane (moins de 10%) doit être un signal d’alerte. Pour l’avenir, Thibaut Lechat-Vega considère que les régions doivent continuer à gérer les fonds de cohésion. L’UE doit faire confiance aux territoires et la politique doit conserver son budget.
Davide Baruffi, Ministre du budget, de l’UE et de la programmation stratégique de l’Émilie-Romagne (Italie) a appelé les régions à se battre et à défendre très fortement la politique de cohésion sur le terrain, qui doit évoluer et aller de l’avant. Dans ce cadre, il a mentionné la mobilisation de la coalition EUregions4cohesion, coordonnée par l’Emilie-Romagne et la Nouvelle-Aquitaine.
Cette rencontre débouchera sur la signature d’un mémorandum commun aux régions sur l’avenir de la politique de cohésion.