
La recherche sur les sciences de la vigne et du vin mise à l’honneur à Bruxelles
L’ISVV (Institut des Sciences de la Vigne et du Vin, Université de Bordeaux-INRAE-Bordeaux Sciences Agro), l’Université allemande de Geisenheim, l’Université australienne d’Adélaïde et l’Australian Wine Research Institute (AWRI), ont organisé, le 10 juin, au sein de la Représentation régionale de Nouvelle-Aquitaine et de celle du Land de Hesse un évènement mêlant viticulture et recherche. L’objectif de l’évènement était de débattre des solutions apportées par la recherche aux problématiques actuelles de la filière.
Dans la continuité de la délégation du programme VITIREV à Bruxelles, venue porter les revendications de la filière viticole, la délégation de l’ISVV -comprenant également l’INRAE, l’Université de Bordeaux et leurs partenaires- a organisé une conférence sur l’apport de la recherche internationale pour soutenir un avenir durable de la viticulture. Cet événement s’inscrit dans un contexte important: fin mars, la Commission européenne a présenté son "paquet viticole", un ensemble de mesures destinées à faire face à la crise que traverse le secteur.
Réunis au sein de la structure virtuelle BAG (Bordeaux-Adélaïde-Geisenheim), les trois universités collaborent depuis près de 20 ans. Cette coopération bénéficie d’une solide expérience d’échanges et de projets menés entre l’ISVV et l’université de Geisenheim et soutenus par la Région Nouvelle-Aquitaine dans le cadre de son partenariat avec le Land de Hesse.
Le changement climatique, la dégradation des sols, ainsi que l’évolution des comportements de consommation, sont autant de facteurs qui affectent durablement la filière. Ces problématiques, de nature globale, vont conditionner l’avenir de la viticulture. Les différents panels de la conférence se sont concentrés sur les grands défis identifiés par BAG.
Le premier d’entre eux est le changement climatique. En Europe comme en Australie, les vagues de chaleur se multiplient, tout comme les phénomènes climatiques extrêmes. Cette instabilité, difficile à anticiper, engendre des effets variés (incendies, inondations, grêle), mais dont la cause reste unique. Par ailleurs, la qualité du vin, son taux d’alcool, et ses saveurs sont également affectés. Autre conséquence majeure : les maladies et les ravageurs tendent à proliférer et à devenir plus résistants, impactant fortement une vigne particulièrement sensible et consommatrice de fongicides. Le deuxième panel de la conférence a donc logiquement discuté des solutions pour protéger les cultures.
Enfin, les solutions ont été débattues. Pour faire face à ces défis, les chercheurs présents ont souligné la nécessité de disposer d’une large panoplie d’outils et de stratégies, dans le cadre d’une approche systémique. Parmi les solutions évoquées figure le développement de nouvelles variétés de vignes, plus résistantes et résilientes. Cela impliquerait non seulement d’adapter les pratiques culturales, mais aussi d’amener les consommateurs à accepter ces évolutions. De plus, cela requiert un financement sécurisé sur le long terme: l’innovation en agriculture, et en particulier en viticulture, s’inscrit dans une temporalité longue.
Composition de la délégation française: Phillippe Darriet (Université de Bordeaux, ISVV), François Delmotte (ISVV&INRAE), Nathalie Ollat (IINRAE, ISVV), Pierre-Louis Teissedre (Université de Bordeaux, ISVV)