
La Région Nouvelle-Aquitaine mobilisée avec Emilie Dutoya sur l’avenir de la Politique Commune de la Pêche
La Commission européenne a ouvert une consultation publique portant sur l’évaluation de la Politique Commune de la Pêche. La Nouvelle-Aquitaine a souhaité y répondre afin de demander un renforcement de la prise en compte des enjeux socio-économiques des filières de la pêche et de l’aquaculture.
Le cadre actuel de la Politique Commune de la Pêche (PCP) est issu de la réforme de 2013, qui vise à garantir la viabilité environnementale, économique et sociale de la pêche de l’Union européenne. Depuis cette réforme et jusqu’à présent, la Commission s’est refusée à procéder à une quelconque révision de cette politique, ce malgré les demandes des représentants professionnels confrontés pour nombre d’entre eux au vieillissement, voire à la vétusté, de la flotte, au non-renouvellement des générations et aux conséquences toujours plus importantes du changement climatique.
Avec cette consultation, la Commission souhaite recueillir des informations et des expériences sur la mise en œuvre du règlement relatif à la PCP. Le Commissaire chypriote en charge de la Pêche et des Océans, Costas Kadis, a laissé entendre que l’exercice pourrait déboucher sur une révision de la PCP.
Cette consultation avait fait l’objet d’échanges entre Emilie Dutoya, conseillère régionale déléguée à la pêche maritime pisciculture et conchyliculture, et les représentants des institutions européennes (DG MARE, Parlement européen et Représentation Permanente de la France) à Bruxelles en mars dernier, lors du déplacement organisé à Bruxelles dans le cadre d’une délégation d’élus emmenée par Jean-Pierre Raynaud – (voir article Jean-Pierre Raynaud et une délégation d'élus à Bruxelles pour défendre l'agriculture | Europe (europe-en-nouvelle-aquitaine.eu)). C’est pourquoi Emilie Dutoya a souhaité que la Région se mobilise: en effet, une révision de la PCP ouvrirait une opportunité, tout en maintenant les exigences en matière de gestion durable de la ressource (qui portent leurs fruits), de demander en particulier un renforcement de la prise en compte des enjeux socio-économiques de l’ensemble des secteurs concernés, pêche et aquaculture.
Ainsi, la Région profite de cette consultation pour souligner les points suivants:
- Réaffirmer le nécessaire soutien à l’aquaculture et à la transformation dans la PCP comme filière essentielle pour la souveraineté alimentaire, qui fait face aux défis du renouvellement générationnel, de la compétitivité, de l’adaptation au changement climatique et de la bonne gestion de la ressource en eau;
- Soutenir le renouvellement de la flottille de pêche avec la possibilité de financer des navires neufs, pour améliorer l’attractivité du métier pour les nouveaux entrants, sécuriser les conditions de travail à bord, faciliter la décarbonation du secteur (amont et aval), encourager la sélectivité des engins;
- Préserver l’activité de pêche et d’aquaculture, dans le cadre du développement des activités maritimes et à terre et des programmes de planification écologique et énergétique, pour un juste partage de l’espace et de la ressource en eau;
- Demander la réciprocité des normes et renforcer les règles d’étiquetage pour garantir une concurrence loyale avec les produits venant de pays tiers;
- Simplifier la mise en œuvre administrative de la PCP, éviter la surrèglementation et améliorer la cohérence entre les différents règlements et politiques européens;
- Rappeler le rôle des Régions dans la mise en œuvre de la PCP au travers du FEAMPA, ainsi que l’importance de l’échelon régional pour une meilleure efficacité et opérationnalité de la mise en œuvre des plans stratégiques nationaux pour le développement de l’aquaculture, prévus par la PCP.
La Nouvelle-Aquitaine est également activement impliquée dans les travaux de Régions de France, qui proposera d’ici quelques semaines un Livre blanc sur l’avenir de la PCP, ainsi que dans le groupe de travail "pêche" de la CRPM (Conférence des Régions Périphériques Maritimes).